vendredi, mai 25, 2007

Humeur...




Je t'écris des trottoirs de nos villes habillées en Noël,

De quelques nuits d'hiver aux saveurs douces-amères

Je t'écris de ces soirs de lumière,

Des yeux émerveillés de cette petite fille

Au pied d'un grand sapin sur la cinquième avenue

Je t'écris d'un départ, d'une valise oubliée

Je t'écris d'un lac blanc où ce couple patine

Je t'écris d'un désert où l'épave d'un bateau se souvient de la mer,

Je t'écris d'une terre où des maisons s'écroulent

Je t'écris de Venise, où les amants s'éveillent au son de vieux clochers

Il y neigera peut-être encore cette année

Je t'écris de la mer, au large de Gibraltar le regard vers Tanger

Je t'écris de l'Afrique où l'on meurt par milliers

Des quatre coins de la terre, je t'écris des tranchées de guerres abandonnées

Je t'écris d'un baiser, de ce banc de Paris

Où deux amants s'enlacent dans leur éternité

Et que rien ni personne ne pourrait déranger

Je t'écris d'un café, de l'aile d'un avion

Où nos mémoires s'enlacent dans ton éternité

Et que rien ni personne ne pourrait m'enlever

Je t'écris de ces ciels de quart monde

Où les corps si légers d'enfants trop peu nourris s'élèvent sans faire de bruit

Je t'écris de la rue où l'on danse et l'on chante

Je t'écris du plumier d'un vieillar solitaire à la chambre oubliée

Je t'écris de la part de ces dieux impuissants aux noms desquels on tue

Je t'écris de la main de ces hommes de paix qui n'ont pas renoncé

Je t'écris de la Seine, la tour Eiffel y brille dans des reflets passés

Je t'écris du souvenir d'un baiser par milliers

Des quatre coins de la terre, je ferai le tour du monde, d'un jour très ordinaire

Je t'écris de ce rêve de t'avoir tant aiméJe t'écris ébloui par tant d'humanité


Merveilleux texte de Marc LEVY